mercredi 21 août 2013

Et encore, ça alors...

“Yosh”, yes, Huy !

Elsa, Colin et Fujio racontent leur rencontre entre humour, art martial et danse contemporaine. Envoûtant.
Comédien, Fujio Ishimaru a quitté le Japon pour s'inscrire dans une école de théâtre à Paris. Dès qu'il est arrivé, on lui a demandé s'il ne voulait pas donner cours... Il est ensuite venu en Belgique où il est rapidement devenu le professeur de mime des artistes du théâtre de la Galafronie, la compagnie de référence en jeune public. Il s'est installé près de chez eux, a juste posé quelques tatamis au sol, une radio qui égrenait de la musique orientale et a partagé leur quotidien ainsi que celui des Jolet, de la compagnie de la Casquette. De leur côté, enfants de la balle, que Fujio a vu grandir, Elsa Debefve et Colin Jolet ont été élevés comme frère et sœur puisque leurs parents étaient voisins, amis et artistes. C'était un peu la Maison bleue, celle de la rue des Coteaux, à Saint-Josse, là où siège toujours la Galafronie.

Aujourd'hui, Elsa, Colin et Fujio sont tous trois sur scène, se redécouvrent et racontent, ou plutôt dansent leur histoire, un récit intime et autobiographique qui porte en lui une touche d'universalité. Car il s'agit surtout de rencontres entre différentes cultures, différentes générations, différentes danses. D'une grande qualité artistique “Yosh”, comme “c'est d'accord, prêt, bon, bien, c'est parti..” en japonais, séduit par la présence scénique des comédiens danseurs. Celle de Fujio, fondateur du théâtre de l'E.V. N.I - esprit volant non identifié- , est bien connue des amateurs de jeune public, avec sa bouille d'enfer, son sens du mime et du comiques innés. Martiale, sa danse apaise et encense. Colin Jolet, lui, rompu à l'art de la capoeira, a créé son propre langage chorégraphique, maîtrisé et racé pendant qu'Elsa Debefve, issue de la danse contemporaine, irradie. Dès lors, quand ces trois-là se portent, s'emportent, s'échangent, s'enroulent et se racontent au corps à corps, la magie opère. Un parfum d'humanité enivre l'élégance de leur danse et chacun, petit ou grand, est touché. Un vrai coup de cœur après trois jours de Rencontres déjà riches en découvertes.

 Laurence Bertels, La Libre Belgique, mardi 20 août 2013.


© Nicolas Bomal

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